Ce mois-ci, je joue dans la galerie l’Oiseau Sablier à Tréguier (22) à l’occasion du décrochage de l’exposition de la peintre Alberta et du sculpteur Vincent Martin (le 15 septembre) et quatre jours plus tard (le 19) je joue le Bandonéon à Bobines dans le cinéma Nestor Burma de Montpellier dans le cadre du festival Accordéons Pluriel.

Ces deux expériences à venir ont en commun le fait qu’elles m’amènent à me poser une nouvelle fois la question de la confrontation entre la musique et l’image. En ce qui concerne le Bandonéon à Bobines, j’ai une certaine habitude, car je connais bien certains films pour lesquels j’ai écrit une musique sur mesure (Un Chien Andalou, Les fantômes du petit déjeuner, Nosferatu). Mais à Montpellier, je présenterai une version particulière en jouant sur trois films de Normal McLaren (Spheres, Hen Hop, Ballet adagio).

Ces films de McLaren ont la particularité d’être encore moins narratifs que les films surréalistes ou dada que j’ai l’habitude de mettre en son. Ainsi, dans Sphères, il n’y a, durant 7 minutes, aucune rupture incitant à changer de direction, il me faut donc trouver la musique qui tiendra d’un bloc et qui portera au mieux les images en leur donnant un écho particulier. Donner un sens nouveau aux images d’un film est de mon point de vue, l’intérêt du ciné-concert.

Les œuvres de McLaren ont à la fois un pied dans le domaine de l’art visuel et dans celui du cinéma, ce qui donne une certaine liberté au compositeur, car les possibilités sont nombreuses et en même temps il faut apporter autre chose qu’un simple effet de ton sur ton. Je m’y attèle et, si vous êtes dans le coin de Montpellier le 19 septembre prochain, venez discuter de ces choix avec moi après les séances !

À Tréguier, quatre jours plus tôt, entouré par les œuvres d’Alberta et de Vincent Martin, la situation sera encore un peu différente. Le lien de parenté entre le cinéma et la musique est en grande partie basé sur le temps, le jeu des ruptures, ou au contraire, les attentes, qui apportent une grande partie de l’émotion… Ici, avec des œuvres plastiques, c’est le spectateur qui est maître du temps, son regard peut se déplacer sur l’œuvre ou la recevoir d’une manière globale et le chemin se fait dans son esprit. C’est souvent d’une manière globale que je reçois l’œuvre visuelle. Avec les toiles d’Alberta, la synesthésie est immédiate, dès que je porte mon regard sur l’œuvre, j’entends les sons, j’entends les ambiances et l’espace sonore… ne reste plus qu’à construire et partager ces ambiances. Bien sûr, cette synesthésie m’est tout à fait personnelle et c’est l’intérêt de l’opération.

Concert le mercredi 15 septembre 2021
Bandonéon et Logelloop
à la galerie l’Oiseau Sablier
14 rue Saint-Yves
22220 Tréguier

Ciné-concert le dimanche 19 septembre 2021
Le Bandonéon à Bobines
Séances jeune public à 10h et 11h15
Séance tout public à 14h30
Festival Accordéon Pluriel à Montpellier